Projet de Recherche / Vidéo - Danse “Racine”
En tant que chorégraphe et chercheuse, je suis toujours à la recherche de nouveaux moyens pour connecter le mouvement à l’héritage culturel. Mon projet vidéo - danse "Racine", est né de ce désir d’explorer et de réinterpréter les légendes et l'histoires locales à travers la danse contemporaine. Ce projet se propose de créer une passerelle entre les récits traditionnels et les expressions artistiques actuelles, tout en permettant aux jeunes danseurs de renforcer leur lien avec leur patrimoine.
PARTENARIAT
Subventionné par :
Le Conseil départemental du Tarn et Garonne.
Soutenu par :
Le CCP la Pépinière de Saint Laurent du Maroni, Collège Jean Jacques Rousseau de Labastide Saint Pierre, Le Musée Ingres Bourdelle ( MIB) de Montauban, Le collège Ingres de Montauban.
Premier Volet - 2021 : Exploration et Inspiration
Projet / Vidéo - Danse “Métamorphose”
Artiste Chercheuse / Chorégraphe : Sophie Carlin
Vidéaste / Sylvie Commagnac
Lieu : Collège Ingres - Musée Ingres Bourdelle, Montauban
Période : Juin 2020 – Juillet 2021
Le premier volet de ce projet, intitulé Métamorphose, a été une exploration artistique autour du thème de la transformation, en prenant pour point de départ le mythe de Daphné dans l’œuvre “Apollon poursuivant Daphné” de François Bonnemer. Ce volet, développé entre juin 2020 et juillet 2021, m’a permis de collaborer avec les élèves de la classe de 601 du Collège Ingres à Montauban, où nous avons tissé ensemble un dialogue entre les arts plastiques et la danse pour explorer le passage de l’humain au végétal.
Contexte et Déroulement
Pour initier ce volet, les élèves ont été invités à analyser le tableau “Apollon poursuivant Daphné”, une œuvre riche en symboles de métamorphose et de transformation. Malheureusement, les confinements successifs et le renforcement des mesures de sécurité (Plan Vigipirate) ont obligé à réadapter notre programme, limitant les déplacements prévus au musée.
Arts Plastiques : Exploration Visuelle de la Métamorphose
Entre janvier et juin 2021, les élèves ont été guidé dans une exploration approfondie des thèmes de l’œuvre de Bonnemer, notamment la métamorphose, l’opposition entre humain et végétal, et la gestuelle. Avec leur enseignante d'arts plastiques, ils ont créé des prothèses et des extensions corporelles à partir de matériaux de récupération, intégrant des éléments naturels pour symboliser la transformation du corps en végétal. Ces créations ont ensuite été photographiées, puis intégrées dans des paysages inspirés de l’œuvre originale à travers des techniques de collage, de dessin et de peinture.
Une des étapes les plus passionnantes de ce processus a été la création de sculptures en papier mâché, que nous avons ensuite “végétalisées”. La vidéaste du projet a filmé ces séances, capturant le travail minutieux des élèves et leur engagement dans le processus créatif.
Prothèses végétales
Éducation Physique et Sportive (EPS) : Le Corps en Métamorphose
À partir de mars 2021, j’ai commencé à travailler avec les élèves sur l’expression corporelle en lien avec notre thème central. Nous avons analysé ensemble le tableau “Apollon poursuivant Daphné”, en explorant les émotions, les lignes et les mouvements qu’il évoque. Ces réflexions ont ensuite été traduites en ateliers chorégraphiques, où les élèves ont expérimenté avec des notions telles que l’équilibre, le déséquilibre, l’ancrage au sol, et bien sûr, la métamorphose.
Ces ateliers ont permis aux élèves de créer leurs propres modules dansés, en explorant la transformation du corps par des mouvements accumulatifs et par un travail d'improvisation. J’ai été particulièrement impressionnée par la façon dont ils ont su incarner la notion de métamorphose, traduisant leur compréhension du mythe en langage corporel. Certaines séquences des ateliers ont été filmées, ce qui a permis de documenter leur processus de création et de le partager avec un public plus large.
Photos et collages
Présentation Finale et Diffusion
Le travail accompli au cours de ce volet a été présenté lors de la Nuit des Musées, le 3 juillet 2021. La vidéo finale, réalisée par la vidéaste, a compilé les différentes étapes du processus créatif des élèves, offrant une belle vitrine de leur talent et de leur engagement. Cette présentation a été un moment fort, non seulement pour les élèves, mais aussi pour moi, en tant que chorégraphe, car elle a montré la puissance de l’art comme moyen d’exploration et d’expression.
Conclusion et Perspectives
Le volet Métamorphose a permis aux élèves de s’immerger dans une réflexion profonde sur la transformation, qu’ils ont pu exprimer à travers l’art plastique et la danse. Cette première phase a été un véritable succès et a jeté les bases pour les volets suivants du projet. Elle a démontré l’importance de continuer à soutenir de telles initiatives où l’art devient un outil puissant pour l’exploration identitaire et culturelle.
En tant que chorégraphe, je suis profondément reconnaissante pour l’engagement des élèves et des enseignants ainsi que pour le soutien que ce projet a reçu. Je vous invite à continuer à soutenir les prochaines étapes de ce voyage artistique, afin que nous puissions poursuivre cette exploration créative et renforcer les liens entre culture, identité et expression artistique.
Musée Ingres Bourdelle |La classe, l'oeuvre ! | Restitution pour la Nuit européenne des musées 03.07.2021
Deuxième Volet - 2022: Création Chorégraphique et Improvisation
Sur invitation de Muriel Merlin, chorégraphe, directrice du CCP de St Laurent du Maroni
Projet / Vidéo - Danse “Racines dans le Vent”
Étude de Terrain : Exploration Culturelle et Artistique à
Saint-Laurent-du-Maroni
Contexte du Projet
Saint-Laurent-du-Maroni, ville située en Guyane française à 250 km à l'ouest de Cayenne , à l'embouchure du fleuve Maroni et en face du Surinam, se distingue par son isolement géographique, la pluralité ethnique de sa population et les défis socio-économiques auxquels elle fait face. L'histoire de cette ville est profondément marquée par l'existence de bagnes et l'impact de l'orpaillage sur l'environnement.Dans ce contexte, l’accès à la culture est souvent restreint, en particulier pour les jeunes de 10 à 14 ans, qui vivent à la croisée des traditions locales et des influences métropolitaines. C’est dans cette dynamique complexe que le projet vidéo-danse « Racines dans le vent » prend forme, sous ma direction.
Objectifs de l’Étude de Terrain
Cette étude de terrain a pour ambition de comprendre et d’intégrer les spécificités socio-culturelles et historiques de Saint-Laurent-du-Maroni dans le processus créatif. Elle vise à capturer l’essence des légendes locales et à explorer leur résonance auprès des jeunes danseurs, un mélange d’élèves locaux et métropolitains. À travers cette démarche, le projet cherche à révéler comment l’art peut servir de pont entre différentes cultures, tout en renforçant le sentiment d’appartenance des élèves à leur patrimoine.
Recherche et Inspiration
Les Légendes Marronnes :
Le projet a impliqué une recherche approfondie des récits des communautés Boni et Saramaka, qui décrivent des êtres mythiques ou des esprits aux formes mi-végétales, mi-humaines. Les motifs symboliques tels que les transformations corporelles ou les éléments végétaux ont été identifiés et intégrés dans les mouvements de danse pour donner vie à ces légendes à travers le corps des danseurs.
Les Esprits de la Forêt (Kumanti) :
Les rituels et les croyances associés aux Kumanti, esprits protecteurs de la forêt, ont été étudiés pour informer les créations chorégraphiques. Les mouvements des danseurs ont cherché à capturer l’essence des forces invisibles, à représenter le flux de l’énergie de la nature, et à illustrer la symbiose entre le corps humain et l’environnement naturel
Le Mythe de la Femme-Arbre :
Le projet a exploré le processus de transformation du corps humain en végétal, en s’inspirant du mythe de la femme-arbre. Les mouvements chorégraphiques ont simulé la croissance, l’enracinement et la métamorphose, symbolisant la connexion profonde et intime entre l’homme et la nature.
Méthodologie
1. Observation Participante :
- Immersion Communautaire : Une immersion au sein de la communauté de Saint-Laurent-du-Maroni a permis de saisir les nuances de la vie quotidienne des habitants. Cette approche a facilité une compréhension plus profonde des interactions sociales et des défis auxquels sont confrontés les jeunes, en particulier en ce qui concerne l’accès à la culture.
- Observation en Classe : Des séances d’observation ont été menées au Centre Chorégraphique de la Pépinière (CCP) pour analyser la dynamique des cours de danse. L’objectif était de voir comment les élèves s’appropriaient les mouvements inspirés par les légendes locales et comment ils interagissaient entre eux.
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2. Entretiens Semi-Directifs :
- Avec les Élèves : Les entretiens ont révélé une diversité de perceptions concernant les légendes locales, l’identité culturelle, et le rôle de la danse dans leur expression personnelle. Ces discussions ont mis en lumière les différences et les points communs entre les élèves locaux et métropolitains.
- Avec les Familles et le Personnel du CCP : Des rencontres avec les parents et le personnel éducatif ont enrichi l’étude en offrant un aperçu des attentes et des préoccupations concernant l’éducation artistique des jeunes dans ce contexte spécifique.
3. Ateliers Créatifs :
• Exploration par le Mouvement : Des ateliers ont été organisés pour permettre aux élèves de traduire leur compréhension des légendes à travers le mouvement et de se les approprier en les rapprochant d'une histoire personnelle et intime qu'ils auraient pu avoir avec un arbre. Sous ma direction, les élèves ont exploré des concepts comme l’enracinement, la transformation, et la connexion avec la nature, en s’inspirant des mythes marrons, des esprits de la forêt (Kumanti), et du mythe de la femme-arbre.
• Techniques Mixtes : Pour enrichir leur expression artistique, des éléments visuels et narratifs ont été intégrés aux ateliers, permettant une exploration plus complète et immersive des thèmes abordés en utilisant l'idée d'extensions végétales précédemment étudiée dans le premier volet Projet vidéo-danse "Métamorphose" .
Résultats et Impact
Cette étude a permis de dégager plusieurs thématiques clés :
1. Réappropriation Culturelle :
Les élèves ont montré une capacité à réinterpréter les légendes locales à travers la danse, créant ainsi un dialogue entre leur héritage culturel et leur identité contemporaine.
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2. Inclusion et Diversité :
Le projet a favorisé l’inclusion en permettant aux élèves de différents horizons de collaborer et d’apprendre les uns des autres, malgré leurs différences culturelles et sociales.
3. Renforcement de l’Identité :
En se connectant aux mythes et à la nature environnante, les jeunes ont pu renforcer leur sentiment d’appartenance et d’identité, tout en développant une nouvelle appréciation pour leur environnement.
Diffusion et Perspectives
Le projet "Racines dans le vent" été finalisé par une vidéo-danse, qui a été présentée lors d’un événement public à Saint-Laurent-du-Maroni. Cette œuvre servira non seulement à valoriser le travail des jeunes danseurs, mais aussi à sensibiliser un public plus large aux richesses culturelles de la Guyane française.
En outre, cette étude de terrain constituera une base pour de futures initiatives artistiques au CCP, visant à continuer à enrichir l’offre culturelle pour les jeunes de la région, en mettant l’accent sur l’inclusion et la diversité.
Conclusion
À travers cette étude de terrain, le projet vidéo-danse "Racines dans le vent" se positionne comme une initiative pionnière, reliant les traditions locales à des expressions artistiques contemporaines. Il démontre le pouvoir de l’art comme vecteur de transformation sociale et culturelle, en offrant aux jeunes un espace pour s’exprimer, se connecter à leurs racines, et façonner leur avenir.
Vidéo - Danse “Racines dans le Vent”
“Danser les légendes, s’enraciner dans la nature”
1. Contexte et Objectifs du Projet
Titre du Projet : Racines dans le vent
Artiste Chercheuse / Chorégraphe : Sophie Carlin
Vidéaste : Thomas Sady
Lieu : Centre Chorégraphique de la Pépinière (CCP), Saint-Laurent-du-Maroni
Objectif :
Mon objectif principal était d’explorer et d’interpréter les liens profonds entre les légendes locales et le corps en mouvement. Je voulais offrir à ces jeunes une opportunité de découvrir leur patrimoine sous un nouvel angle, tout en encourageant l’inclusion et la collaboration entre élèves locaux et métropolitains.
2. Section “Processus de Création”
Atelier de Création Chorégraphique :
Au cours des ateliers, j’ai travaillé étroitement avec les élèves pour qu’ils puissent s’immerger dans ces légendes à travers la danse. Je leur ai également demandé de partager une histoire personnelle et intime liée à un arbre, une expérience qui a enrichi leur processus créatif et a servi de base pour développer leurs mouvements chorégraphiques. Ensemble, nous avons exploré des concepts tels que la fluidité du fleuve Maroni et la force tranquille des arbres, traduisant ces éléments en un langage corporel unique.
Collaboration avec le Vidéaste :
Avec Thomas Sady, nous avons conçu une esthétique visuelle qui complète et enrichit la chorégraphie. Nous avons utilisé la lumière naturelle, les ombres, et des angles de caméra spécifiques pour capturer la fusion entre les danseurs et leur environnement, créant ainsi une narration visuelle cohérente avec les légendes que nous avons explorées.
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Vidéo - Danse
“Racines dans le Vent”
3. Section “Présentation Finale et Réflexion”
Performance Vidéo :
La performance finale de « Racines dans le Vent » a été projetée lors d’un événement public au Camp de la Transportation. Ce fut un moment fort où les élèves ont pu présenter le fruit de leur travail et partager leur parcours créatif avec la communauté locale.
Discussion Post-Projet :
Après la projection, j’ai organisé une discussion avec les élèves, les spectateurs, et les créateurs pour réfléchir ensemble à l’impact du projet. Ces échanges ont été très enrichissants, révélant comment les élèves ont intégré les légendes locales dans leur danse et comment cela a renforcé leur lien avec leur propre identité culturelle.
Projection:
A l'occasion de la journée européenne du patrimoine
le film "Racines dans le vent" a été projeté devant un public venu nombreux pour cette occasion au Camp de la Transportation.
4. Section “Documentation et Diffusion”
Journal de Bord Artistique :
Tout au long du projet, j’ai encouragé les élèves à tenir des journaux de bord, où ils ont documenté leurs réflexions et l’évolution de leur processus créatif. Ces journaux offrent un aperçu précieux de leur engagement personnel et artistique dans le projet.
Partage Numérique :
La vidéo-danse « Racines dans le Vent » a été diffusée en ligne via les réseaux sociaux et le site web du CCP et de l'office de tourisme de Saint Laurent du Maroni. Cette diffusion a permis de partager notre travail avec un public plus large, et de mettre en lumière l’interaction entre les jeunes danseurs et leur héritage culturel.
7. Section “Contact et Partenariat”
Contact :
Pour toute question, collaboration future, ou pour soutenir mes projets, n’hésitez pas à me contacter à [email protected] ou via le formulaire de contact sur ce site.
Appel à Partenariat :
Je suis toujours à la recherche de partenaires pour développer de nouveaux projets artistiques qui explorent les liens entre culture, nature, et mouvement. Si vous souhaitez soutenir mon travail ou en savoir plus sur mes initiatives, contactez-moi !
Journées Européennes du Patrimoine
16 - 17 - 18 sept. 2022
Commune de Saint-Laurent du Maroni - Guyane française
Troisième Volet - 2023 : Collaboration Artistique et Diffusion
Projet / Vidéo - Danse “Parade aux Arbres” -
Troisième Volet du Projet “Racine”
Introduction
Le projet “Parade aux Arbres” représente le troisième et dernier volet de ma recherche artistique initiée sous le titre “Racine”, qui explore les liens profonds entre les récits traditionnels et la danse contemporaine. Ce volet, développé entre octobre 2022 et mars 2023, marque une transition significative dans ma démarche artistique, intégrant des questions environnementales cruciales, en particulier celles liées à la déforestation en Guyane française, et les mettant en résonance avec les problématiques locales du Tarn-et-Garonne.
Contexte et Justification
Bercée par les légendes guyanaises lors de mes recherches précédentes en Guyane, j’ai rapidement été confrontée, à mon retour en métropole, à la réalité écologique alarmante de cette région, marquée par l’orpaillage massif et la déforestation. Le projet “Racines dans le Vent” m’avait déjà permis de transmettre un message d’espoir à travers la danse, mais il m’a semblé nécessaire d’aborder de manière plus explicite les problématiques environnementales qui menacent non seulement la Guyane, mais aussi notre planète.
En collaboration avec le Collège Jean Jacques Rousseau de Labastide St Pierre, j’ai proposé une déambulation chorégraphique intitulée “Parade aux Arbres”, centrée sur les arbres, la forêt amazonienne et les tribus autochtones. Ce projet vise à sensibiliser les jeunes danseurs aux enjeux de la déforestation et à promouvoir une éco-responsabilité à travers l’art.
Exploration des Tribus Autochtones
Pour enrichir ce projet, nous avons approfondi l’étude de six tribus autochtones de la Guyane française : Teko, Wayapi, Wayana, Paykwene, Lokono, et Kalyna. Ces tribus, chacune avec ses particularités culturelles, ont servi de point de départ pour la création chorégraphique, plastique et musicale. Voici un aperçu de ce que chaque tribu représente, leurs couleurs symboliques, et leur contribution à l’élaboration du projet.
1. Teko
Couleurs : Rouge et noir
Symbolisme : La résistance et la force
Musique : Chants polyphoniques accompagnés de percussions simples (maracas, tambours)
Les Teko, souvent associés à des couleurs vibrantes comme le rouge et le noir, symbolisent la résistance et la force face aux adversités, notamment à la colonisation et à l’exploitation des ressources naturelles de leurs terres. Leurs danses sont puissantes et enracinées, traduisant une profonde connexion avec la terre. Dans le cadre du projet, ces caractéristiques ont été incarnées par des mouvements chorégraphiques ancrés, symbolisant la résilience.
La musique Teko, rythmée par des percussions simples, a été intégrée dans les ateliers pour créer une ambiance sonore qui accompagne les mouvements des élèves, renforçant ainsi le sentiment d’unité et de force collective.
2. Wayapi
Couleurs : Bleu et vert
Symbolisme : La nature et l’harmonie
Musique : Instruments à vent et chants imitant les sons de la forêt
Les Wayapi sont profondément liés à la nature, représentée par les couleurs bleu et vert, symbolisant l’eau et la végétation luxuriante de leur environnement. Leur culture met l’accent sur l’harmonie avec la nature, un thème central dans leurs rituels et cérémonies.
Pour traduire cet aspect dans “Parade aux Arbres”, les élèves ont exploré des mouvements fluides et gracieux, évoquant le flot de l’eau et la souplesse des plantes. La musique, composée d’instruments à vent et de chants imitant les bruits de la forêt, a servi de toile de fond pour les scènes chorégraphiques, créant une atmosphère sereine et envoûtante.
3. Wayana
Couleurs : Jaune et marron
Symbolisme : Le soleil et la terre
Musique : Rythmes syncopés joués sur des tambours et chants solennels
Les Wayana sont une tribu solaire, dont les couleurs jaune et marron symbolisent le soleil et la terre. Leur culture valorise les cérémonies solennelles, où la danse et la musique jouent un rôle central dans le maintien de l’ordre cosmique.
Les chorégraphies inspirées des Wayana dans “Parade aux Arbres” mettent en avant des mouvements circulaires et répétés, rappelant les cycles naturels. La musique, basée sur des rythmes syncopés joués sur des tambours, ajoute une dimension rituelle et cérémonielle à la parade, soulignant l’importance des cycles naturels et du respect de la terre.
5. Lokono
Couleurs : Blanc et bleu clair
Symbolisme : La pureté et la paix
Musique : Chants doux accompagnés de harpes et de flûtes
Les Lokono, souvent associés à la pureté et à la paix, sont représentés par les couleurs blanc et bleu clair. Leur culture met en avant des rituels de paix et de réconciliation, souvent accompagnés de chants doux et apaisants.
Ces valeurs ont été traduites dans le projet par des mouvements chorégraphiques délicats et harmonieux, visant à instaurer un sentiment de paix et de sérénité parmi les participants. Les mélodies douces jouées sur des harpes et des flûtes ont soutenu cette ambiance, renforçant le caractère apaisant et réconciliateur de la parade.
6. Kalyna
Couleurs : Vert foncé et marron
Symbolisme : La connexion profonde avec la forêt
Musique : Sons naturels de la forêt, accompagnés de percussions en bois
Les Kalyna, profondément connectés à la forêt amazonienne, voient dans la nature une source de vie et de régénération. Le vert foncé et le marron, symbolisant cette connexion, sont les couleurs représentatives de cette tribu.
Les mouvements inspirés des Kalyna sont basés sur une interaction étroite avec l’espace naturel, imitant les mouvements des animaux et des plantes. La musique, composée de sons naturels de la forêt et de percussions en bois, a été utilisée pour renforcer cette immersion dans la nature.
Objectifs de Recherche
Le projet “Parade aux Arbres” poursuit plusieurs objectifs clés :
1. Sensibilisation aux Enjeux Environnementaux : Utiliser la danse et les arts plastiques pour éduquer les élèves sur les impacts de la déforestation et les inciter à réfléchir à leur propre responsabilité écologique.
2. Renforcement du Lien Culturel : Créer une résonance entre les récits et les rituels des tribus autochtones de la Guyane et les réalités socioculturelles des élèves du Tarn-et-Garonne, en établissant un parallèle entre les deux groupes comme des communautés partageant des valeurs et des défis similaires.
3. Exploration Chorégraphique et Artistique : Développer un langage chorégraphique inspiré par la nature, en particulier par la majesté et la vulnérabilité des arbres, tout en intégrant les poèmes et les créations plastiques des élèves.
Méthodologie
1. Recherche et Sensibilisation
Le projet a débuté par une phase de recherche théorique et de sensibilisation en collaboration avec les enseignants du collège. Les élèves de 5ème ont étudié l’écosystème de la forêt primaire amazonienne dans le cadre de leurs cours de Sciences et Vie de la Terre (SVT), en s’appuyant sur le film “Il était une forêt” de Luc Jacquet. Cette étude a servi de base à l’élaboration de la matière chorégraphique, centrée sur l’équilibre écologique et les communications invisibles au sein de la forêt.
2. Déambulation Chorégraphique et Évocation des Tribus Autochtones
Inspirée par les carnavals d’Amérique du Sud, la forme déambulatoire de la “Parade aux Arbres” permettait de fédérer les élèves autour d’une dynamique de groupe, rappelant les rituels ancestraux des tribus de la forêt amazonienne. Les élèves ont étudié les rites de six tribus en voie d’extinction (Teko, Wayapi, Wayana, Paykwene, Lokono, Kalyna) en cours d’histoire, et ont exploré leurs us et coutumes pour nourrir la création chorégraphique.
Les poèmes rédigés en cours de français sur le thème du rapport au monde végétal ont été déclamés lors de la parade, soulignant le lien intime entre l’humain et la nature. En arts plastiques, les élèves ont réalisé des maquillages inspirés par les légendes et les paysages de la Guyane, renforçant l’immersion visuelle dans l’univers des tribus autochtones.
3. Collaboration Artistique et Transmission
Pour finaliser la création, j’ai collaboré étroitement avec les enseignants d’EPS pour transmettre la matière chorégraphique aux élèves. Ces enseignants ont intégré les éléments chorégraphiques dans leurs cours, assurant une transmission cohérente et immersive.
La compagnie Sophie Carlin, composée de six danseurs professionnels, a été accueillie en résidence au collège durant cinq jours. Cette résidence a permis de finaliser l’écriture chorégraphique de la parade et d’enrichir le projet par des interventions artistiques imprévues, tant dans les salles de classe que dans les espaces communs, créant un véritable élan artistique au sein de l’établissement.
4. Réalisation et Représentation
Le 24 mars 2023, la “Parade aux Arbres” a été présentée lors d’une déambulation publique, impliquant 200 élèves de 5ème. La parade a traversé le centre-ville de Labastide St Pierre, en passant par l’école et la crèche, où les élèves ont offert un moment dansé aux jeunes enfants et aux résidents de la maison de retraite. Cette dimension intergénérationnelle a renforcé l’impact du projet en créant des ponts entre les générations autour de la thématique de la protection de l’environnement.
Impact et Récompenses
Le projet “Parade aux Arbres” a été couronné de succès, tant sur le plan artistique que pédagogique. Les 25 enseignants impliqués ont activement contribué à la réussite du projet, intégrant leurs disciplines théoriques et artistiques pour enrichir l’expérience des élèves. La transmission chorégraphique, les créations plastiques et les compositions musicales ont toutes été le fruit d’une collaboration étroite entre enseignants et artistes, démontrant la puissance de l’art comme outil d’éducation et de sensibilisation.
Ce projet a été récompensé par le Grand Prix EAC 2023 (Éducation Artistique et Culturelle), reconnaissant l’excellence et l’innovation de cette initiative au sein du Collège Jean Jacques Rousseau. Cette distinction souligne l’importance de projets tels que “Parade aux Arbres” dans l’éducation des jeunes, en mettant l’accent sur l’interconnexion entre art, culture, et responsabilité environnementale.
Conclusion et Perspectives
“Parade aux Arbres” représente l’apogée de mon projet “Racines dans le Vent”, fusionnant mes préoccupations artistiques avec des questions environnementales urgentes. Ce projet a démontré que la danse, en tant qu’art vivant, peut être un puissant vecteur de sensibilisation et de transformation sociale. En reliant les tribus autochtones de Guyane aux jeunes élèves de métropole, ce projet a créé un dialogue interculturel riche, tout en mettant en lumière les enjeux écologiques actuels.
Fort de cette expérience, je souhaite continuer à développer des projets qui explorent le lien entre l’art et l’environnement, en cherchant à impliquer de nouvelles communautés et à toucher un public encore plus large. Le soutien des mécènes et des institutions culturelles est essentiel pour permettre à ces initiatives de continuer à croître et à inspirer les générations futures à protéger notre planète tout en célébrant la diversité culturelle.
Grand Prix EAC 2023
(Éducation Artistique et Culturelle)
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